Le bilan ostéopathique chez le nourrisson

Au cabinet, je conseille un bilan ostéopathique pour le nourrisson dans son premier mois de vie, parfois dès la sortie de la maternité. 

L'utilité d'un bilan dans cette période s'explique par différentes raisons provenant de : 

- la grossesse (pendant la vie in utéro)

- l'accouchement

- les premiers jours / semaines de vie.

Lors de la grossesse, 

et pour n'importe quelle grossesse, qu'elle soit "compliquée" ou non, le foetus subit déjà un certain nombre de contraintes et doit déjà y faire face. Celles-ci peuvent être plus ou moins importantes selon les douleurs vécues par la femme qui porte le foetus, son activité professionnelle, ses conditions de vie, ses antécédents médicaux, ...  

Ce n'est pas parce qu'il évolue dans un environnement liquidien qu'il ne subit aucune contrainte. Selon son positionnement, selon la quantité de liquide amniotique et selon les activités réalisées par la femme enceinte le futur bébé sera plus ou moins soumis à des pressions contre son crâne, ses membres, etc... 

L'indication d'alitement pour certaines femmes enceintes induit des contraintes plus importantes sur le foetus au niveau crânien que pour les femmes pouvant continuer à pratiquer une activité physique par exemple. 

On comprend donc que le vécu in utéro peut déjà induire certaines dysfonctions ostéopathiques qu'il est nécessaire de traiter dès les premières semaines de vie afin de ne pas voir des soucis de type plagiocéphalie (tête plâte), torticolis, reflux, ... s'installer.

Lors de l'accouchement

s'appliquent de nouvelles contraintes sur le bébé. L'intensité du moment, tant d'un point de vue biomécanique qu'hormonal peut générer des dysfonctions ostéopathiques qui pourront se révéler lors d'un premier bilan ostéopathique. 

L'utilisation d'outils (ventouse, forceps) bien évidemment peut provoquer des dysfonctions ostéopathiques chez le nouveau né. Par exemple, l'utilisation de la ventouse peut créer un crâne dit en pain de sucre et augmenter la tension sur les muscles masticateurs induisant alors des réflexes de succion parfois non physiologiques. 

Un temps de travail long avec un bébé déjà engagé dans le bassin mais qui mettra du temps à poursuivre son chemin pourra également modifier la forme du crâne qui est à cet âge encore très souple : l'ostéopathe pourra aider à ce que le crâne reprenne naturellement sa forme. 

Une circulaire du cordon (cordon enroulé autour du cou du foetus) peut également créer des tensions au niveau cervical et éventuellement modifier la posture du nouveau né. 

Il existe encore beaucoup d'autres phénomènes pouvant modifier l'équilibre du nouveau né, sans que cela ne soit pathologique pour autant mais nécessitant un accompagnement ostéopathique afin de retrouver un équilibre qui permettra le bon développement du nouveau né. 

Lors des premiers jours ou premières semaines de vie, 

le nouveau né doit faire face à la vie dans un nouveau milieu. Il va mettre en place ses différentes fonctions essentielles et notamment la succion. 

Il n'est pas rare d'entendre des couples dire que leur bébé a du mal à têter : l'ostéopathie sera une clé importante à ce moment là car elle permettra de diminuer toutes les tensions au niveau des muscles masticateurs, de la déglutition mais également de mettre en évidence d'éventuels freins buccaux restrictifs. 

Dans l'apparition de crevasses chez la femme allaitante dans la grande majorité des cas c'est le bébé qu'il faut traiter. 

Sur ces premiers jours ou premières semaines de vie les parents pourront aussi se rendre compte d'éventuelles régurgitations importantes, d'une préférence pour la rotation de tête d'un côté ou de l'autre chez leur enfant, d'une position préférentielle lorsque le bébé est dans son lit, de gaz très fréquents et/ou malodorants. Ces différents signes sont bien souvent non graves et non pathologiques, il est même normal que le nouveau né mette du temps à s'adapter à son nouveau milieu, à sa nouvelle alimentation, etc... Cependant l'ostéopathie pourra aider le nouveau né dans cette adaptation et détecter d'éventuels torticolis du nourrisson, plagiocéphalies, ou encore de syndromes posturaux. 

Le bilan ostéopathique pour le nourrisson dure entre 35 et 45 minutes et comprend donc :

- un temps d'interrogatoire important concernant le déroulé de la grossesse, de l'accouchement et des premiers jours de vie, 

- un temps de bilan clinique, 

- un temps de bilan ostéopathique,

- un temps de traitement ostéopathique où les parents sont inclus et invités à participer en sollicitant leur enfant,

- un temps de dialogue avec la famille.

Parfois la séance de bilan peut être complétée par une ou plusieurs séances si des dysfonctions ostéopathiques ont été révélées et nécessitent un accompagnement.